SP 4 434 2234 |
NOR : SANP0430356C
(Texte non paru au Journal officiel)
Date d'application du 1er juillet 2004 au
31 octobre 2004.
Texte abrogé ou modifié : lettre circulaire
DGS/SD5 B n° 58-2001.
Annexe : Guide de procédures de lutte contre la
circulation du virus West Nile en France métropolitaine.
Le ministre de la santé et de la protection sociale, le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales, le ministre de l'écologie et du développement durable à Mesdames et Messieurs les préfets de région PACA et Languedoc-Roussillon (directions régionales des affaires sanitaires et sociales ; directions régionales de l'environnement [pour mise en oeuvre]) ; Mesdames et Messieurs les préfets de région, autres régions (directions régionales des affaires sanitaires et sociales ; directions régionales de l'environnement [pour information]) ; Mesdames et Messieurs les préfets des départements 2 A, 2 B, 06, 11, 13, 30, 34, 66, 83, 84 (directions départementales des affaires sanitaires et sociales ; directions départementales des services vétérinaires ; directions départementales de l'agriculture et de la forêt [pour mise en oeuvre]) ; Mesdames et Messieurs les préfets de département, autres départements (directions départementales des affaires sanitaires et sociales ; directions départementales des services vétérinaires ; directions départementales de l'agriculture et de la forêt [pour information])
1. Contexte
Le virus West Nile est un virus qui infecte accidentellement
l'homme. L'infection humaine est asymptomatique dans 80 % des cas. Dans
20 % des cas elle se manifeste par un syndrome pseudo-grippal. Dans 1/150
cas environ elle provoque des manifestations neurologiques : méningite,
encéphalite ou méningo-encéphalite. La mortalité des formes neurologiques est
évaluée à 7 à 9 %.
Le cycle habituel du virus implique
des moustiques vecteurs et un réservoir animal constitué d'oiseaux. L'homme,
comme le cheval sont des hôtes accidentels du virus.
La transmission du virus
à l'homme se fait habituellement par piqûre d'insecte. Toutefois, la
transmission par produits sanguins labiles et greffons humains a été observée et
constitue donc un risque réel.
En France métropolitaine, détecté au début des
années 1960 en Camargue, le virus a été retrouvé de nouveau en 2000, chez des
chevaux. L'analyse de cas groupés humains et équins survenus en 2003 dans le
département du Var ainsi que les données internationales ont conduit à proposer
une adaptation des mesures de surveillance et de protection jusqu'alors en
place.
En 2004, une procédure de gestion globale du risque lié au virus West
Nile est mise en place, s'appuyant, d'une part, sur l'expérience du dispositif
de surveillance fonctionnant depuis 2001 et les données concernant la
circulation du virus en France les années précédentes, d'autre part, sur les
expériences étrangères.
2. Objectif
Cette procédure a pour objectif le repérage précoce de la
circulation du virus afin de permettre la mise en oeuvre rapide et coordonnée de
mesures de prévention et de protection des personnes.
Ces mesures seront
graduelles et proportionnelles au risque.
3. Niveaux de risque
Les données de la surveillance permettent d'estimer l'importance de l'activité virale et donc du risque pour la santé humaine dans une région ou zone donnée.
Niveau 2 : Cas équins.
Niveau 3 : Cas humains.
4. Modalités de gestion
Vous trouverez ci-joint un document détaillant la procédure de gestion globale du risque lié à la circulation du virus West Nile.
5. Mise en oeuvre
Le dispositif de gestion du risque lié au virus West Nile implique
les secteurs de la santé humaine et animale et de l'environnement au niveau
national, régional et départemental ainsi que les agences sanitaires, les
laboratoires de référence et des centres d'expertise.
Afin d'aider les
départements qui seraient confrontés à la circulation du virus, un appui est mis
en place :
Il est fortement recommandé qu'une cellule d'évaluation regroupant
les services concernés soit activée par le préfet en cas de détection du virus
dans une des espèces surveillées.
L'ensemble de cette procédure s'applique du
1er juillet au 31 octobre aux départements du pourtour
méditerranéen.
En cas de détection de cas chez l'homme, des mesures de
surveillance humaine pourront être activées au niveau national. Dans ce cas un
message sera adressé aux préfets et DDASS, et aux établissements de
santé.
Nous vous demandons de diffuser cette circulaire et le guide de
procédure de lutte contre la circulation du virus West Nile à l'ensemble des
établissements de santé et services déconcentrés concernés ainsi qu'à toute
organisation pouvant être impliquée dans les mesures de surveillance et de
gestion de la maladie.
Liste des sigles utilisés :
DGS : direction
générale de la santé ; DGAl : direction générale de l'alimentation, DNP :
direction de la nature et des paysages ; InVS : Institut de veille sanitaire ;
AFSSA : Agence française de sécurité sanitaire des aliments ; AFSSaPS : Agence
française de sécurité sanitaire des produits de santé ; EFS : Etablissement
français du sang ; EFG : Etablissement français des greffes ; CNR : Centre
national de référence des arbovirus ; LNR : Laboratoire national de référence
des arbovirus ; CIRE : cellule interrégionale d'épidémiologie ; IMTSSA :
institut de médecine tropicale du service de santé des armées ; DDASS :
direction départementale des affaires sanitaires et sociales ; DDSV : direction
départementale des services vétérinaires ; EID : entente interdépartementale
pour la démoustication du littoral méditerranéen ; CIRAD : Centre de coopération
international en recherche agronomique pour le développement ; ONCFS : Office
national de la chasse et de la faune sauvage.
GUIDE DE PROCÉDURES DE LUTTE CONTRE LA CIRCULATION
DU VIRUS
WEST NILE EN FRANCE MÉTROPOLITAINE
(juillet 2004)
TABLE DES MATIÈRES
1. Introduction
2. Contexte
2.1. Historique
2.2.
Situation mondiale
2.3. La surveillance en France : 2001-2003
2.4.
Evolution des connaissances
2.4.1. Modes de transmission
2.4.2. Apports
des données de la surveillance en France
3. La surveillance
3.1. Les
objectifs de la surveillance
3.2. Structure globale du dispositif de
surveillance
3.2.1. Surveillance nationale
3.2.2. Surveillance active ou
renforcée sur le pourtour méditerranéen
3.3. Volet humain de la surveillance
sur le pourtour méditerranéen
3.3.1. Population
3.3.2. Définition des
cas
3.3.3. Organisation de la surveillance humaine
3.4. Volet équin de la
surveillance
3.4.1. Surveillance clinique nationale des équidés
3.4.2.
Surveillance sérologique de chevaux sentinelles
3.4.3. Organisation de la
surveillance des équidés
3.5. Volet aviaire de la surveillance
3.5.1.
Suivi sérologique d'oiseaux sentinelles
3.5.2. Surveillance de la
mortalité
3.5.3. Organisation de la surveillance aviaire
3.6. Volet
entomologique
3.6.1. Surveillance de routine
3.6.2. Surveillance
spécifique
3.6.3. Organisation de la surveillance entomologique
3.7.
L'évaluation de la surveillance
4. Stratégie de réponse en cas de mise en
évidence d'une circulation du virus West Nile
4.1. Niveaux de risque
4.2.
La stratégie d'intervention
4.2.1. Renforcement de la surveillance humaine et
animale et investigations autour des cas
4.2.2. Activation de la surveillance
entomologique
4.2.3. Mesures de protection individuelle contre les
vecteurs
4.2.4. Lutte antivectorielle
4.2.5. Mesures vis-à-vis des
produits de santé d'origine humaine
4.3. Organisation générale du
dispositif
4.3.1. Acteurs de la surveillance et de la gestion
4.3.2. La
cellule nationale d'aide à la décision
4.3.3. Information pour la
sécurisation des produits de santé humains
4.4. L'évaluation de la stratégie
de gestion
5. Communication
5.1. Communication avant la reprise d'activité
du virus West Nile
5.1.1. Communication aux acteurs impliqués dans le
dispositif
5.1.2. Communication au public
5.2. Communication en situation
de mise en évidence d'une circulation virale
5.2.1. Communication aux acteurs
impliqués dans le dispositif
5.2.2. Communication au public
6. Biologie et
clinique de l'infection
6.1. Cycle biologique du virus
6.1.1. Le
virus
6.1.2. Les vecteurs
6.1.3. Les réservoirs
6.1.4. Les hôtes
accidentels
6.2. La maladie humaine
6.2.1. Clinique
6.2.2. Modes de
transmission à l'homme
6.2.3. Diagnostic
6.2.4. Traitement
Annexe
IIIII. Glossaire
Annexe IIIII. Missions des acteurs de la surveillance
humaine
Annexe IIIII. Fiche de signalement d'un cas humain d'infection au
virus West Nile (InVS)
Annexe IIV. Conseils aux laboratoires pour l'envoi des
échantillons de sérums sans total ou de LCR aux CNR des arbovirus de Lyon ou de
Marseille
Annexe IIIV. Mesures de gestion envisagées en cas de détection
d'une activité virale du VWN en France
Annexe IIVI. Traitements
larvicides
Annexe IVII. Traitements adulticides
Annexe VIII. Rôle des
acteurs de la lutte contre la circulation du virus West Nile
Annexe IIIX.
Composition de la cellule nationale d'aide à la décision West Nile
Annexe
IIIX. Schéma de la circulation de l'alerte et des informations pour les produits
de santé d'origine humaine en cas d'apparition d'un ou plusieurs cas humains ou
équins d'infection au virus West Nile
Annexe IIXI. Principes généraux de la
communication en cas d'activité virale West Nile
Annexe IXII. Cycle de
transmission du virus West Nile en Camargue
Annexe XIII. Vecteurs potentiels
du virus West Nile sur le littoral méditerranéen français (EID)
1. Introduction
Le virus West Nile (VWN) est un arbovirus qui peut infecter
l'homme. Dans 80 % des cas, cette infection humaine est asymptomatique. Les
20 % de cas d'infection symptomatique chez l'homme peuvent se résumer à un
syndrome grippal. Dans seulement 1 cas sur 150 environ, la maladie est
plus sévère avec des manifestations neurologiques à type de méningite,
méningo-encéphalite, paralysie flasque ou syndrome de Guillain Barré.
L'infection est habituellement transmise par piqûre d'insecte mais la
transmission par certains produits de santé d'origine humaine est possible et a
été démontrée en 2002.
Le cycle habituel du virus implique des insectes
vecteurs et un réservoir animal constitué d'oiseaux. L'homme, ainsi que le
cheval sont des hôtes accidentels du virus.
L'épidémiologie du VWN s'est
modifiée récemment. En effet, alors qu'il avait été responsable d'épidémies en
Afrique, en Europe de l'Est, au Moyen-Orient et en Asie, il a été détecté pour
la première fois sur le continent américain, aux USA en 1999. Depuis, il diffuse
à tout le continent nord-américain et en Amérique centrale.
En France
métropolitaine, détecté dès les années 1962-1963 en Camargue, il n'est réapparu
qu'en 2000, chez des chevaux. L'analyse de cas groupés humains et équins
survenus en 2003 ainsi que les données internationales ont conduit à
proposer une adaptation des mesures de surveillance et de protection qui étaient
jusqu'alors mises en place et à la rédaction de ce guide de procédures contre la
circulation de virus West Nile en France métropolitaine.
Ce document décrit,
d'une part, les modalités de la surveillance humaine, vétérinaire et
entomologique et, d'autre part, les mesures et la stratégie de réponse visant à
la protection des personnes et la limitation de la circulation du virus en
fonction de niveaux de risque.
Sa rédaction a été coordonnée par la direction
générale de la santé (DGS) en collaboration avec la direction générale de
l'alimentation (DGAl) et la direction de la nature et des paysages (DNP).
Il
intègre les travaux menés par l'Institut de veille sanitaire (InVS), l'Agence
française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSaPS), l'Agence
française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA), l'Etablissement français
du sang (EFS), le Centre national de référence des arbovirus (CNR) et
Laboratoire national de référence des arbovirus (LNR), l'entente
interdépartementale pour la démoustication du littoral méditerranéen (EID
Méditerranée), le Centre de coopération international en recherche agronomique
pour le développement (CIRAD) et l'Office national de la chasse et de la faune
sauvage (ONCFS).
2. Contexte
2.1. Historique
Le virus West Nile a été isolé pour la première fois en 1937
en Ouganda dans la province du Nil occidental. La première épidémie a été
identifiée en Israël dans les années 1950, suivie par d'autres épidémies,
de gravité et d'ampleur variables, dans plusieurs pays occidentaux, du
Moyen-Orient, d'Afrique et d'Asie.
En France, une épidémie impliquant
dix-neuf cas humains est survenue en 1963 en Camargue simultanément à
une épizootie chez les chevaux. La même souche virale fut alors isolée chez les
hommes, les chevaux et chez des moustiques de l'espèce culex modestus. Jusqu'en
2000, aucun cas clinique n'a été signalé ; le seul indicateur d'activité virale
observé a été un faible taux de prélèvements sérologiques positifs humains et
animaux (cheval et lapin) dans les années 1975-1979.
2.2. Situation mondiale
Le virus, qui était régulièrement isolé en Afrique, en Europe de
l'Est et en Asie a été récemment à l'origine de plusieurs épidémies en Europe :
Roumanie (1996-97), République tchèque (1997) et Russie (1999). En Europe, la
circulation du virus est limitée à la période d'activité des moustiques du genre
culex, de mai à fin octobre ou début novembre.
Le virus a été détecté aux USA
pour la première fois en 1999, à l'occasion d'une épidémie à New York.
Depuis, la dissémination sur le continent américain est majeure. Le virus,
détecté dans un seul Etat en 1999, l'a été dans trois en 2000, dix
en 2001 et 45 en 2003. L'épidémie, débutée à New York, s'est
étendue vers le sud et l'ouest et a atteint le Canada en 2002. Le virus a
aussi gagné le Mexique et les Antilles (Guadeloupe en 2002, Jamaïque et
République dominicaine). Le nombre de cas signalés augmente de façon importante.
Le système de surveillance des Centers for Disease Control and Prevention (CDC)
faisait état de 62 cas en 1999 puis 4 156 cas humains avec
284 décès pour la seule année 2002. En 2003, le virus a également été
à l'origine aux USA de 9 862 cas dont 264 décès. L'incidence était de
16 cas par million d'habitants en 2002 aux USA. Au Canada, on a
recensé 326 cas en 2002 dont vingt décès. L'analyse des virus de
l'épidémie qui sévit aux USA montre qu'il s'agit probablement d'une épidémie
causée par une souche unique introduite en 1999.
2.3. La surveillance en France : 2001-2003
En France, après l'épidémie humaine et équine en Camargue en
1962-1965 aucun cas humain ou équin n'a été détecté jusqu'en 2000. Au cours de
l'été 2000, 78 cas équins d'encéphalites liées au VWN ont été
identifiés en Camargue, sans qu'aucun cas humain n'ait été détecté.
A la
suite de l'épidémie équine de 2000, une surveillance active humaine,
vétérinaire (équidés et avifaune) et entomologique ayant pour objectif de
détecter de façon précoce une circulation du VWN a été mise en place. Elle était
organisée par la direction générale de la santé (DGS), la direction générale de
l'alimentation (DGAl), l'InVS, l'Agence française de sécurité sanitaire des
aliments (AFSSA), les Centres nationaux de référence (CNR) et Laboratoires
nationaux de référence (LNR) des arbovirus, l'entente interdépartementale pour
la démoustication du littoral méditerranéen (EID) et l'Office national de la
chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Elle a concerné cinq départements :
l'Hérault, le Gard, les Bouches-du-Rhône et la Corse-du-Sud ainsi que la
Haute-Corse depuis 2002.
En 2001, 2002 et 2003 cette surveillance n'a détecté
qu'une très faible circulation du VWN en Camargue avec la séroconversion d'un
canard en 2001, d'une volaille domestique en août 2002 et la séroconversion
d'un cheval en 2002. Elle n'a pas détecté de cas humain ou équin dans les
cinq départements de la zone.
Par contre, en 2003, le système de surveillance
nationale (basé sur la déclaration des cas cliniques équins et le signalement
des cas humains par le Centre national de référence des arbovirus) a permis la
détection de la circulation du virus en dehors de cette zone, dans le Var. Ceci
grâce au diagnostic effectué par un médecin hospitalier, confirmé par le Centre
national de référence (CNR) d'un cas humain de méningo-encéphalite à VWN, suivi
d'un cas équin d'encéphalite, tous deux dans la même zone du Var.
En réponse
à ces cas, une recherche active de cas a été réalisée en 2003 dans le
département du Var et dans l'ensemble des départements français du pourtour
méditerranéen. La surveillance du VWN existante en Camargue et en Corse a été
renforcée.
Cette recherche a mené à la détection de 91 suspicions de cas
humains. Sept cas humains groupés autour de Roquebrune-sur-Argens entre
le 14 et le 28 août 2003 ont été confirmés. Aucun autre cas
humain autochtone n'a été détecté. La recherche de cas chez les équidés lors de
cet épisode a mené à la détection de quatre cas équins. Une étude
sérologique a montré que le virus circulait sur une zone géographique plus large
chez les équidés que chez les humains. Les investigations entomologiques n'ont
pas permis d'identifier le vecteur local du virus.
D'autre part une étude
sérologique réalisée dans une population de 2 024 donneurs de sang du Var,
prélevés entre le 14 août et le 27 septembre 2003, a montré
neuf porteurs d'anticorps IgG et un porteur d'IgM. La technique utilisée
était la technique ELISA, confirmée par neutralisation.
2.4. Evolution des connaissances
Les différentes épidémies ont fait évoluer les connaissances sur le virus, ses modes de transmission et son épidémiologie.
2.4.1. Modes de transmission
Le mode de transmission le plus fréquent de cette infection reste la piqûre de moustique. Cependant, de nouveaux modes de transmission ont été mis en évidence à l'occasion de l'épidémie nord-américaine : transfusion et transplantation d'organes ; exposition professionnelle en laboratoire ; transplacentaire. La transmission par l'allaitement maternel est jugée probable (cf. paragraphe 5.2.2).
2.4.2. Apports des données de la surveillance en France
La surveillance en France a montré la nécessité d'élargir la zone
géographique à laquelle s'applique la surveillance active humaine et aviaire et
l'importance de la surveillance clinique équine. D'autre part, la surveillance
entomologique n'a pas mis en évidence de corrélation entre les zones à forte
densité de moustiques et les zones de transmission.
L'évolution de l'épidémie
humaine et animale conduit ainsi à modifier les modalités de la surveillance et
à proposer un guide de surveillance, d'alerte et de réponse au risque constitué
par le virus West Nile pour la santé humaine.
3. La surveillance
La surveillance s'applique aux hôtes et vecteurs du virus et comprend donc des volets humain, équin, aviaire et entomologique.
3.1. Les objectifs de la surveillance
La surveillance doit permettre la détection la plus précoce possible de toute circulation virale grâce au signalement rapide de tous les cas humains ou animaux suspects ou/et confirmés d'infection à VWN. Cette détection aura pour effet la mise en place rapide de mesures visant à limiter la dissémination du virus et à la protection des personnes.
3.2. Structure globale du dispositif de surveillance
Le dispositif de surveillance comprend :
3.2.1. Surveillance nationale
Elle porte sur les volets humain, équin et aviaire et repose :
Une surveillance de routine consistant en un inventaire de l'entomofaune existe dans les zones dotées d'une entente interdépartementale (EID) ou d'un autre établissement public en charge du contrôle des populations de moustiques.
3.2.2. Surveillance active ou renforcée sur le pourtour méditerranéen
La surveillance active des cas humains et des oiseaux sentinelles
ainsi que le renforcement de la surveillance (par la re-sensibilisation des
acteurs) de l'avifaune sont mis en place à la période d'activité des moustiques
vecteurs, du 1er juin au 31 octobre de chaque année. Ceci s'applique
sur le pourtour méditerranéen (tableau 1) car le risque de circulation du
virus y est important, du fait de précédents d'épidémies et de conditions
géographiques et climatiques propices.
La surveillance clinique des cas
équins ne présente pas de particularité sur le pourtour méditerranéen, la
sensibilisation des vétérinaires sanitaires concerne en effet l'ensemble du
territoire. La nature des surveillance humaine, équine et aviaire est résumée
sur le tableau 2.
La surveillance entomologique est assez aisément
réalisable dans les zones où existe une entente interdépartementale de
démoustication mais peut également être étendue à la demande à d'autres zones
limitrophes ou plus ou moins éloignées. Elle comporte une surveillance de
routine à laquelle peuvent s'ajouter des investigations spécifiques en cas de
mise en évidence de circulation du virus.
Tableau 1. - Zones géographiques où s'appliquent
les
surveillances actives ou renforcées
SURVEILLANCE humaine |
SURVEILLANCE AVIAIRE | SURVEILLANCE entomologique | |
---|---|---|---|
Mortalité aviaire | Oiseaux sentinelles | ||
2A | 2A | 11 | 11 |
2B | 2B | 13 | 13 |
6 | 6 | 30 | 30 |
11 | 11 | 34 | 34 |
13 | 13 | 66 | 66 |
30 | 30 | 83 | 83 |
34 | 34 | ||
66 | 66 | ||
83 | 83 | ||
84 |
Tableau 2. - Nature des surveillances
pour les volets humain,
équin et aviaire
VOLET de la surveillance |
SURVEILLANCE nationale |
SURVEILLANCE ACTIVE pourtour méditerranéen |
---|---|---|
Volet humain | Signalement par le CNR des prélèvements positifs | Recherche des cas via les laboratoires hospitaliers, définition de cas |
Volet équin | Déclaration obligatoire des encéphalites équines | |
Volet aviaire | Surveillance de la mortalité aviaire par les réseaux SAGIR (*) | Surveillance sérologique d'oiseaux sentinelles |
(*) surveillance renforcée dans les zones où une surveillance active s'applique. |
3.3. Volet humain de la surveillance sur le pourtour mediterranéen
Il repose sur le signalement de cas suspects d'encéphalite, de méningite, de polyradiculonévrite et de paralysie flasque aiguë à VWN par les laboratoires hospitaliers des établissements de soins volontaires publics et privés. Ces laboratoires, alertés par la réception d'un échantillon de LCR clair, vérifieront que le LCR a été prélevé chez un patient répondant à la définition de cas suspect. Les tâches des différents acteurs de la surveillance humaine sont présentées dans l'annexe II.
3.3.1. Population
La population source est constituée de toute personne résidant,
séjournant ou ayant séjourné dans le pourtour méditerranéen entre le
15 mai et le 15 octobre de chaque année.
La population cible
est constituée de tout adulte ( 15 ans) hospitalisé dans l'un des
9 départements de la zone définie ci-dessus entre le 1er juin et le
31 octobre 2004, présentant un état fébrile (fièvre 38,5°C) et
des manifestations neurologiques de type encéphalite, méningite ou
polyradiculonévrite (syndrome de Guillain Barré), ou paralysie flasque aiguë,
ayant conduit à la réalisation d'une ponction lombaire.
3.3.2. Définition des cas
Trois définitions de cas sont utilisées :
Cas suspect : adulte
( 15 ans) hospitalisé entre le 1er juin et le
31 octobre 2004 dans les départements de la zone définie ci-dessus et
présentant un LCR clair (non purulent) prélevé en raison d'un état fébrile
(fièvre 38,5° C) associé à des manifestations neurologiques de type
encéphalite, méningite, polyradiculonévrite ou paralysie flasque aiguë sans
étiologie identifiée.
Cas confirmé : tout cas suspect avec au moins un des critères de laboratoire suivants :
3.3.3. Organisation de la surveillance humaine
3.3.3.1. Circuit des fiches de signalement
Les laboratoires
hospitaliers remplissent les fiches de signalement, qu'ils transmettent aux CNR
avec les prélèvements et aux DDASS. Les CIRE recevront et centraliseront ensuite
les fiches de signalement. La fiche de signalement est présentée dans
l'annexe III.
Laboratoires hospitaliers CNR CIRE
Laboratoires
hospitaliers CNR CIRE
Laboratoires hospitaliers DDASS CIRE
Les deux
laboratoires du CNR des Arbovirus sont d'une part le CNR des Arbovirus (Lyon),
et d'autre part le laboratoire associé au CNR (Marseille IMTSSA).
La
répartition des prélèvements aux deux laboratoires se fait selon le tableau
ci-dessous. Les CIRE correspondant aux départements y sont également précisées.
Les modalités d'acheminement des prélèvements sont précisées dans
l'annexe IV.
Tableau 3. - Répartition géographique des CNR et des CIRE
DÉPARTEMENT | CNR | CIRE |
---|---|---|
66 - Pyrénées-Orientales | Lyon | Montpellier |
11 - Aude | Lyon | Montpellier |
34 - Hérault | Marseille - IMTSSA | Montpellier |
30 - Gard | Marseille - IMTSSA | Montpellier |
13 - Bouches-du-Rhône | Marseille - IMTSSA | Marseille |
83 - Var | Lyon | Marseille |
06 - Alpes-Maritimes | Lyon | Marseille |
2B - Haute-Corse | Marseille - IMTSSA | Marseille |
2A - Corse-du-Sud | Marseille - IMTSSA | Marseille |
3.4. Volet équin de la surveillance
3.4.1. Surveillance
clinique nationale des équidés
La détection des cas cliniques équins par les vétérinaires praticiens constitue le point essentiel de la surveillance animale. Elle s'inscrit dans le cadre réglementaire de déclaration obligatoire des encéphalites équines. En 2004 ce réseau de surveillance est réactivé sur l'ensemble du territoire selon les modalités suivantes :
3.4.2. Surveillance sérologique de chevaux sentinelles
Aucune surveillance active sérologique de chevaux sentinelles
n'est programmée en 2004, compte tenu notamment du manque de sensibilité de
la méthode et de l'absence de base réglementaire pour ce type d'enquête.
Ceci
étant, en cas de confirmation de foyers équins, voire humains, des enquêtes de
séroprévalence chez les chevaux pourront être organisées autour de la zone
probable de contamination des cas (paragraphe 4.2.1.2).
3.4.3. Organisation de la surveillance des équidés
La déclaration des suspicions d'encéphalites équines est réalisée
par les vétérinaires sanitaires auprès des DDSV. Les prélèvements sanguins sont
adressés au LNR de l'AFSSA Maisons-Alfort pour analyse sérologique. Des
prélèvements d'encéphale peuvent également être transmis au CNR (Institut
Pasteur de Lyon) pour analyse virologique. La DGAl est informée des cas
positifs.
Une actualisation réglementaire est prévue pour permettre les
enquêtes de séroprévalence autour des cas.
3.5. Volet aviaire de la surveillance
Le programme de surveillance de l'avifaune sauvage mis en oeuvre
par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS)
depuis 2001 et financé par la DGAl est reconduit en 2004. Il vise
d'une part, à détecter précocement une circulation virale par la recherche de
séroconversions sur des oiseaux sentinelles et, d'autre part, à identifier
l'apparition de souches entraînant des mortalités d'oiseaux, telles qu'observées
aux USA chez les corvidés.
Une évolution du dispositif est prévue
en 2004 avec une extension géographique du suivi d'oiseaux sentinelles à
six départements du pourtour méditerranéen et une surveillance de la mortalité
d'oiseaux sauvages sur l'ensemble du territoire.
3.5.1. Suivi sérologique d'oiseaux sentinelles
Il s'effectue dans six départements du pourtour méditerranéen (66,
11, 34, 30, 13 et 83). Trois cent oiseaux, répartis dans cinq sites par
département à raison de 10 à 12 oiseaux par site, sont suivis
sérologiquement selon le calendrier suivant :
1er prélèvement : entre le 1er
et le 15 juin (vérification de la séronégativité des
oiseaux).
2e prélèvement : entre le 1er et le 15
juillet.
3e prélèvement : entre le 1er et le 15
août.
4e prélèvement : entre le 1er et le 15
septembre.
5e prélèvement : entre le 1er et le 15 octobre.
3.5.2. Surveillance de la mortalité
3.5.2.1. Départements méditerranéens (66, 11, 34, 30, 13, 84, 83, 06, 2A, 2B)
Après élimination de causes évidentes de mortalité à l'autopsie,
un fragment de cerveau sera prélevé par les LDAV sur chaque cadavre et transmis
par envoi mensuel au CNR des Arbovirus. En cas de forte suspicion les
prélèvements seront envoyés au CNR en urgence.
3.5.2.2. Autres
départements
La surveillance de la mortalité de l'avifaune repose sur le
fonctionnement normal du réseau SAGIR (réseau d'épidémio-surveillance des
maladies de la faune sauvage). Elle ne porte que sur la mortalité anormale
(nombre élevé d'oiseaux morts) et inexpliquée.
3.5.3. Organisation de la surveillance aviaire
3.5.3.1. Suivi sérologique d'oiseaux sentinelles
Les
prélèvements sanguins sont réalisées par les agents techniques de
l'environnement de l'ONCFS ou par des vétérinaires sanitaires. Les échantillons
sont ensuite acheminés dans les 24 h aux laboratoires départementaux
d'analyses vétérinaires (LDAV) qui sont chargés de les transmettre par envoi
groupé mensuel au CNR des Arbovirus (Institut Pasteur de Lyon).
En cas de
résultats positif, le CNR préviendra immédiatement, la DGAl, la DGS et
l'ONCFS.
3.5.3.2. Surveillance de la mortalité
Départements méditerranéens
(66, 11, 34, 30, 13, 84, 83, 06, 2A, 2B).
La surveillance fondée sur le
fonctionnement du réseau SAGIR est renforcée par une campagne de sensibilisation
auprès d'un public spécialisé (organisations impliquées dans la gestion ou
l'étude de la faune sauvage [fédérations de chasseurs, organisations
naturalistes] ou gestionnaires des milieux naturels protégés, ONCFS, DDSV et
LDAV, DIREN et DDAFF [Directions Départementales de l'Agriculture et de la
Forêt]) grâce à une plaquette informative distribuée en juin 2004.
Autres
départements
Il n'est pas prévu de sensibilisation particulière auprès de
publics spécialisés ou professionnels. La décision de recherche du virus West
Nile incombe au LDAV et à la DDSV concernés (accord préalable de la DDSV avant
expédition). Seuls seront sélectionnés les cadavres collectés dans des
phénomènes de mortalité anormale (nombre élevé d'oiseaux morts) et inexpliquée.
Le circuit des échantillons sera identique à celui retenu dans les départements
du pourtour méditerranéen.
3.6. Volet entomologique
Les moustiques constituent un indicateur médiocre d'une circulation virale en terme de probabilité de détection du virus. Considérant le faible rapport bénéfice/coût qui résulte de cette surveillance spécifique, elle ne sera pas conduite de façon systématique mais uniquement activée en cas de mise en évidence d'une circulation virale. Au-delà de la surveillance, ces enquêtes visent à identifier les espèces présentes et potentiellement vectrices du virus afin de pouvoir cibler les actions de contrôle des populations si la situation le justifie.
3.6.1. Surveillance de routine
Une surveillance entomologique de routine existe dans les zones où un établissement public (Entente InterDépartementale pour la démoustication [EID] ou autre) met en oeuvre des opérations de contrôle des moustiques vulnérants. Elle comporte le suivi des populations de moustiques et est réalisée, pour ce qui concerne le littoral méditerranéen, par l'EID Méditerranée sur une zone allant de Marseille à la frontière espagnole, à l'exclusion de la Camargue. Cette zone inclut donc les départements des Pyrénées-Orientales, l'Aude, l'Hérault, le Gard et les Bouches-du-Rhône.
3.6.2. Surveillance spécifique
Une surveillance spécifique est mise en place en 2004 dans le Var,
dans le secteur de survenue des cas équins et humains enregistrés en 2003. Dans
les autres départements du pourtour méditerranéen cette surveillance ne sera
activée qu'en réponse à la mise en évidence de circulation du virus West Nile
dans l'avifaune ou de cas équins ou humains. Elle repose sur :
3.6.2.1. Un
inventaire des espèces culicidiennes par collecte de données de terrain :
-
prélèvements et identifications de stades immatures dans les gîtes larvaires
potentiels ; ces derniers sont repérés sur le terrain au cours des visites et/ou
au préalable sur photo aérienne ;
3.6.2.2. Un inventaire des autres insectes hématophages
:
Les techniques mentionnées précédemment permettent d'inventorier dans le
même temps d'autres insectes hématophages (Cératopogonides, Simulies,
Phlébotomes...) ; des pièges spécifiques peuvent également être utilisés en cas
de besoin (par ex. pièges lumineux pour Cératopogonides).
3.6.2.3. Une
cartographie des gîtes larvaires potentiels :
Un relevé des gîtes potentiels
observés sera réalisé et reporté sur une cartographie au 1/25
000e .
3.6.2.4. Une recherche du virus West Nile :
Tous les
moustiques capturés sont identifiés, groupés par pools mono-spécifiques et
conservés à - 80 ° C, de manière à permettre la recherche du génome du
virus West Nile par RT-PCR et/ou l'isolement de virus par mise en culture. Les
autres insectes hématophages sont traités selon le même processus.
3.6.3. Organisation de la surveillance entomologique
La surveillance faunistique sera réalisée par l'EID Méditerranée. L'information obtenue sera diffusée à la DGS et au CIRAD (site internet) sur un rythme mensuel (visites de terrain prévues toutes les 4 semaines entre juin et octobre).
3.7. L'évaluation de la surveillance
Une évaluation annuelle est prévue à la fin de chaque session de surveillance et elle sera instituée systématiquement après chaque épisode afin de pouvoir l'ajuster en temps réel en l'adaptant à la dynamique des cas.
4. Stratégie de réponse en cas de mise en évidence
d'une
circulation du virus West Nile
Cette réponse a pour objectifs de limiter la propagation du virus
et de prévenir l'exposition des personnes au virus. La stratégie de réponse
prend en compte l'ensemble des données récentes acquises en France et à
l'étranger.
Les mesures de gestion seront déclenchées de façon graduée en
fonction des données de la surveillance.
4.1. Niveaux de risque
Les données de la surveillance permettent d'estimer l'importance de l'activité virale et donc du risque pour la santé humaine dans une région ou zone donnée. Trois niveaux de risque peuvent ainsi être identifiés :
Niveau 2 : cas équins.
Niveau 3 : cas humains.
Pour les
niveaux 2 et 3 il s'agit de cas autochtones, excluant les cas infectés dans des
zones de circulation connue du virus (Etats-Unis par exemple).
4.2. La stratégie d'intervention
La stratégie de réponse doit être graduée en fonction du niveau de risque observé. Elle s'articule autour de quatre volets :
Les mesures à mettre en oeuvre, pondérées en fonction de la pression virale, sont détaillées dans l'annexe 5 selon différents scénarios de mise en évidence d'une circulation virale et des niveaux de risque associés. Ce tableau doit être considéré comme un outil d'aide à la décision, qui n'exclut pas un examen au cas par cas des situations, dans le cadre notamment de la cellule nationale d'aide à la décision.
4.2.1. Renforcement de la surveillance humaine et animale
et
investigations autour des cas
La mise en évidence d'une circulation virale ne remet pas en cause
l'économie générale du dispositif de surveillance mis en place mais conduit à le
renforcer. Ce renforcement vise, par l'exhaustivité des signalements, à bien
identifier l'étendue et l'intensité de la circulation virale. Il consiste
essentiellement en une information et une sensibilisation des acteurs de la
santé humaine et animale et en des investigations spécifiques autour des
cas.
4.2.1.1. Renforcement de la surveillance de l'avifaune
Niveau 1 a :
En cas de mise en évidence d'une séroconversion au niveau de l'avifaune
sentinelle, la fréquence de prélèvement des oiseaux localisés dans le secteur
concerné sera augmentée en vue d'une confirmation de la séroconversion ou de la
détection d'autres séroconversions.
Niveaux 2 et 3 : La survenue de cas
équins ou cas humains conduira à une mise en alerte par l'ONCFS en collaboration
avec les DDSV concernées, les DIREN et les DDAF, du réseau SAGIR et des
organisations impliquées dans la gestion ou l'étude de la faune sauvage
(fédérations de chasseurs, organisations naturalistes) ou gestionnaires des
milieux naturels protégés.
Si des cas équins et humains sont détectés dans
des départements autres que les départements du pourtour méditerranéen, le
dispositif de surveillance de la mortalité aviaire sera activé dans ces
départements par l'ONCFS en collaboration avec les DDSV.
4.2.1.2.
Renforcement de la surveillance équine et investigations autour
des cas
Niveau 1 b : La mise en évidence de séroconversions ou de
mortalité due au VWN au niveau de l'avifaune conduira à une information par les
DDSV concernées des vétérinaires de la zone à risque identifiée, afin de les
inviter à une vigilance particulière vis à vis de la détection des cas
équins.
Niveaux 2 et 3 : La survenue de cas équins ou humains conduira à une
mise en alerte des vétérinaires de la zone à risque identifiée, élargie aux
secteurs limitrophes, afin de détecter le plus rapidement possible les cas
équins et mesurer ainsi l'importance et l'étendue de la circulation
virale.
Le signalement de cas équins donnera lieu à une enquête de la DDSV
concernée pour statuer sur le caractère autochtone des cas et rechercher
d'éventuels autres cas.
Des enquêtes de séroprévalence chez les chevaux
pourront être réalisées par les DDSV autour des cas équins voire humains pour
mieux caractériser l'intensité de l'activité virale. Ces enquêtes doivent
notamment permettre de confirmer le caractère autochtone des cas, de préciser
l'étendue de l'épidémie et d'apprécier le caractère récent ou ancien des
contaminations. Elles dépassent le simple cadre de la gestion compte tenu des
délais nécessaires à l'obtention des résultats et s'inscrivent dans un objectif
d'acquisition de connaissances sur la circulation virale.
4.2.1.3.
Renforcement de la surveillance humaine et investigations autour
des cas
Niveau 1 b : La mise en évidence de séroconversions ou de
mortalité due au VWN au niveau de l'avifaune donnera lieu à une information des
établissements de soins du département concerné sur cette émergence virale afin
de leur recommander une vigilance particulière. Cette information sera réalisée
pour les départements du pourtour méditerranéen par la ou les DDASS concernées
avec l'appui des CIRE concernées.
Niveau 2 : En cas de survenue de cas
équins, les établissements hospitaliers du pourtour méditerranéen seront mis en
alerte (information et sensibilisation).
Niveau 3 : Outre la mise en alerte
prévue au niveau 2, la survenue de cas humains implique une enquête
épidémiologique adaptée à la situation réalisée par les CIRE dans les
départements du pourtour méditerranéen, avec l'appui de l'InVS ; l'objectif est
d'identifier les zones potentielles d'exposition. En cas de survenue dans
d'autres départements, les investigations seront réalisées par les DDASS
toujours en lien avec l'InVS et les CIRE. Une recherche active rétrospective et
prospective des cas sera mise en oeuvre dans les hôpitaux de la zone
concernée.
Elle conduira à un renforcement de la surveillance humaine sur
l'ensemble du territoire afin de détecter les cas ayant séjourné dans la zone de
transmission du virus mais hospitalisés dans un autre département. Ceci,
d'autant que la fréquentation touristique des départements méditerranéens est
très importante. La DGS enverra un message à l'ensemble des établissements de
soins couplé à un message aux DDASS et CIRE. Le CNR réduira les délais de
traitement des prélèvements adressés dans le cadre de la surveillance
humaine.
4.2.2. Activation de la surveillance entomologique
En dehors du Var, où elle est mise en place du
1er juin au 31 octobre 2004, la surveillance spécifique des
moustiques sera activée en cas de circulation virale, dès la mise en évidence de
séroconversion ou mortalité due au VWN dans l'avifaune, afin notamment
d'identifier, dans le secteur où une activité virale a été mise en évidence, les
espèces présentes pouvant jouer un rôle de vecteur de transmission et cibler
ainsi les opérations de contrôle des populations de moustiques si celles-ci
étaient nécessaires. Cette surveillance est décrite dans le paragraphe
3.6.2.
Elle a pour but d'estimer le risque lié aux vecteurs. L'évaluation de
ce risque vectoriel est basée sur :
4.2.3. Mesures de protection individuelle contre les vecteurs
Les mesures de protection individuelle revêtent une importance
majeure dans la réduction du risque de transmission du virus West Nile, en
l'absence de moyens permettant d'éradiquer totalement ce risque. Ces mesures
peuvent porter sur :
4.2.3.1. La réduction des piqûres d'insectes
- le
port de vêtements amples couvrant bras et jambes ;
Ces mesures sont plus particulièrement à mettre en oeuvre du
coucher au lever du soleil, période où le risque de piqûre est le plus
important.
La diffusion de recommandations d'emploi de répulsif devra
s'accompagner de conseils de prudence vis-à-vis notamment des jeunes enfants et
des femmes enceintes. L'utilisation de répulsifs cutanés contenant du DEET
(Diethyltoluamide) est en effet contre-indiquée chez les enfants de moins de 10
ans ; il convient également d'éviter d'appliquer tout produit répulsif sur les
mains des jeunes enfants, ces produits étant irritants pour les yeux et la
bouche. Chez les femmes enceintes, les répulsifs cutanés sont également
contre-indiqués.
Un certain nombre d'insecticides destinés à combattre les
moustiques adultes (et autres insectes volants ou rampants) généralement
conditionnés en spray, diffuseurs ou prises insecticides sont mis à la
disposition du public dans les grandes surfaces, les magasins spécialisés
(droguerie, jardinerie). Ces produits sont en vente libre, généralement
accessibles facilement mais il est recommandé d'être attentifs aux précautions
d'utilisation figurant sur les emballages (éviter la présence de personnes,
animaux, aliments pendant le traitement, application modérée et durée de la
pulvérisation courte, etc.)
4.2.3.2. La lutte contre la prolifération des
gîtes larvaires domiciliaires et péri-domiciliaires
La réduction de la
transmission vectorielle peut également passer par un contrôle par chaque
individu des gîtes larvaires potentiels autour de sa résidence en éliminant les
sources d'eau stagnante favorables à la ponte des moustiques. Ces mesures sont
de mise en oeuvre simple : enlèvement régulier de l'eau accumulée dans ou sur
les objets ou articles extérieurs (soucoupe sous les pots de fleurs, les
poubelles, couverture des piscines...), élimination autant que possible des
récipients extérieurs, des pneus usagés, couverture des citernes pluviales,
nettoyage régulier des gouttières.
En présence de cas équins ou humains
(niveaux 2 et 3), ces mesures de protection individuelle et de réduction des
risques domestiques devront être impérativement recommandées à la population
dans la zone de transmission.
4.2.4. Lutte antivectorielle
L'objectif principal de la lutte antivectorielle est de minimiser
l'impact du virus West Nile sur la santé humaine. Compte tenu de la connaissance
encore limitée de l'écologie et de l'épidémiologie de cette arbovirose et des
données disponibles sur l'efficacité des mesures de contrôle, il apparaît que la
lutte antivectorielle ne peut supprimer tout risque d'occurrence de cas humains.
Les opérations de contrôle sont en effet susceptibles de réduire le risque de
piqûre mais ne peuvent en aucun cas le supprimer ; l'expérience des Etats-Unis
en témoigne.
Les insecticides présentant un risque non négligeable pour
l'environnement (impact sur les espèces protégées et les chaînes trophiques) et
pour l'homme, leur utilisation doit être faite dans le cadre d'une approche
intégrée et de réponse proportionnée au risque.
Dans le domaine de la lutte
vectorielle, il convient de distinguer, outre la suppression des gîtes larvaires
anthropiques à proximité des habitations, deux types de stratégies, l'une à
visée préventive, la seconde à visée curative.
4.2.4.1. Lutte antivectorielle
préventive
La lutte préventive peut être mise en oeuvre hors du contexte de
mise en évidence d'une circulation virale et est basée sur l'application de
traitements larvicides. Ces traitements sont plus efficaces et mieux ciblés que
les traitements adulticides et constituent une part importante des programmes de
contrôle intégré des moustiques. Leur objectif est en effet d'empêcher
l'émergence des adultes dont la dispersion est susceptible de couvrir un
territoire plus ou moins vaste selon les capacités de vol des
individus.
Seules trois substances chimiques actives sont actuellement
disponibles en France : le téméphos (famille des organophosphorés), le
fénitrothion (organophosphoré), le diflubenzuron (famille des benzoyls urées).
Par ailleurs, le Bacillus thurengiensis israelensis plus communément appelé Bti
et le Bacillus sphaericus (insecticides d'origine biologique) constituent une
approche différente (cf. Annexe 6 détaillant les propriétés de ces
substances et la liste de spécialités actuellement autorisées en
France).
Cette stratégie préventive suppose un repérage des gîtes larvaires
et leur suivi dans la saison pour détecter les développements larvaires
justifiant les traitements. Leur efficacité dépend de cette connaissance de
terrain et surtout de l'identification du ou des vecteurs.
Les événements
observés en métropole et ailleurs dans le monde ces dernières années ne
permettent guère de prédire l'apparition d'un épisode de transmission, mais
seulement de relier le risque à la présence de moustiques. Cette approche n'est
guère discriminante puisque les moustiques sont notamment présents sur
l'ensemble du pourtour méditerranéen. Cela supposerait donc un repérage des
gîtes sur un vaste territoire et des opérations de traitement vraisemblablement
de grande ampleur, du fait de l'étendue du territoire à couvrir mais aussi de
l'impossibilité de cibler à ce jour précisément les espèces
vectrices.
Certains pays comme le Québec et certains états des Etats-Unis ont
ainsi opté pour une stratégie préventive avec notamment application de
traitements dès le printemps dans les zones de circulation virale identifiées
les années précédentes. Toutefois, l'efficacité de ces mesures n'est pas
démontrée par des études d'évaluation et est uniquement rapportée par des
experts dans le cadre d'expériences locales.
Dans ce contexte, la situation
au plan national telle qu'elle a pu être observée au cours des dernières années
ne justifie pas à ce jour la mise en oeuvre de ces traitements préventifs à
grande échelle, qui, au-delà des moyens considérables à mobiliser et des coûts
financiers associés, peuvent entraîner des impacts sanitaires et écologiques
(variables selon le type de produits utilisés et la toxicité
associée).
4.2.4.2. Lutte antivectorielle curative
La lutte curative
intervient après la mise en évidence d'une circulation virale et consiste en la
mise en oeuvre de traitements adulticides, le cas échéant complétés par des
traitements larvicides, s'il s'avère utile d'agir sur les milieux naturels. Les
traitements adulticides localisés ont une efficacité temporaire sur l'ensemble
de la faune culicidienne présente au moment du traitement, mais également un
impact non nul sur la faune entomologique non cible qui ne permet pas de
l'étendre sans discernement. S'ils peuvent être mis en oeuvre rapidement, avec
toutefois des résultats aléatoires en fonction de la localisation des
traitements, il est nécessaire de répéter les traitements une ou plusieurs fois
; ils n'ont en effet aucune persistance d'action. Un complément par larvicide
permet de retarder la recolonisation du milieu par les moustiques avec les
limites signalées précédemment sur les espèces à cibler.
La lutte curative
est par définition mise en oeuvre plus ou moins tardivement, en fonction de la
rapidité de détection d'une activité virale. De ce fait, elle n'empêche pas les
transmissions mais constitue néanmoins un élément de réponse qui est de limiter
autant que faire se peut le nombre de transmissions par une réduction brutale et
locale de la densité de moustiques.
Les substances actives utilisées dans la
composition des insecticides destinés au contrôle des moustiques adultes
appartiennent généralement à la famille des pyréthrinoides mais sont également
recensés des organophosphorés et des carbamates (voir Annexe 7). Les produits
actuellement sur le marché ne sont pas soumis à une homologation. En raison de
leur trop faible sélectivité et des risques pour la faune non cible (poissons,
insectes pollinisateurs), ils ne peuvent être utilisés qu'en milieu urbain ou
périurbain et en aucun cas, directement dans le milieu naturel. La seule
exception est le fénitrothion qui peut être utilisé en milieu rural mais
uniquement sur les marais constituant des gîtes larvaires. L'application se fait
au sol ou par voie aérienne selon l'étendue du secteur à traiter ou les
conditions d'accès aux sites à traiter.
Outre l'absence de sélectivité sur
l'entomofaune non cible, l'un des inconvénients majeurs des épandages
d'adulticides réside dans la finesse du brouillard de pulvérisation qui induit
un risque d'exposition accru particulièrement pour les personnes sensibles ou
allergiques.
Compte tenu des effets adverses liés à l'emploi de produits
adulticides, des connaissances actuelles sur leur efficacité, la décision de
mise en oeuvre de ces traitements devra, quel que soit le niveau de risque
observé (séroconversion avifaune, cas équin, cas humain) être basée sur une
estimation du risque vectoriel (paragraphe 4.2.2).
En théorie, le périmètre
d'intervention doit être défini en fonction de :
Dans tous les cas, le périmètre d'intervention sera défini ad
minima, centré autour du foyer plus ou moins défini, dans l'optique d'une
maîtrise des impacts sanitaires et environnementaux. Cette approche donne ainsi
la priorité aux opérations périfocales, avec un élargissement possible en
présence d'un risque élevé pour l'homme. Si des opérations sont envisagées sur
des territoires naturels le cas échéant protégés, l'avis de la DIREN, de la DDAF
et des organismes gestionnaires de ces milieux sera sollicité.
4.2.4.3.
Stratégie de la lutte antivectorielle
En l'absence de circulation visible du
virus et dans une zone sans précédent épizootique : promouvoir la réduction du
risque à la source par la suppression ou le contrôle des gîtes larvaires
d'origine anthropique à proximité des habitations.
Niveau 2 : faire un diagnostic du risque pour l'homme pour, selon le risque :
Niveau 3 : faire un diagnostic du risque pour l'homme pour, selon le risque :
Si la situation justifie la mise en oeuvre d'épandage par voie aérienne, une information grand public devra être diffusée destinée à informer la population des mesures de précaution à prendre.
4.2.5. Mesures vis-à-vis des produits de santé
d'origine
humaine
L'analyse du risque de transmission du WNV par les produits de
santé concerne l'ensemble des produits de santé d'origine humaine tels que les
produits sanguins et les greffons. Diverses mesures peuvent être proposées pour
les différents produits.
4.2.5.1. Produits sanguins
S'agissant des
produits sanguins, il est possible de distinguer les produits sanguins labiles
(produits transfusionnels) et les médicaments dérivés du sang.
Pour les
médicaments dérivés du sang, il n'est pas identifié de risque de transmission du
WNV car les procédés de préparation de ces produits (fractionnement) inactivent
le virus et ont été validés sur un virus modèle de la même famille que le
WNV.
S'agissant des produits sanguins labiles, la sécurité repose sur une
sélection préalable des donneurs de sang qui débute par une sélection clinique
des candidats au don (recherche de contre-indication au don, identification de
facteurs de risque) et qui se poursuit par une qualification biologique des dons
par le dépistage spécifique des infections virales majeures.
Le WNV se
caractérise par l'apparition d'infections aiguës chez l'homme, pour lesquelles
la présence du virus dans le sang (virémie) est brève (quelques jours).
Le
risque de transmission transfusionnelle de ce virus est donc limité et
étroitement lié au risque de prélever un donneur pendant la période de virémie
alors qu'il ne présente par ailleurs aucun signe clinique d'infection qui
l'exclurait du don au moment de la sélection clinique.
Plusieurs niveaux de
mesures peuvent alors être envisagées en fonction du risque, l'alerte étant
déclenchée par un cas clinique confirmé équin ou humain (niveaux 2
et 3).
En cas d'alerte (niveaux 2 ou 3) les mesures suivantes
pourront être mises en oeuvre :
- sensibilisation des médecins de collecte
sur les critères de sélection clinique et des donneurs sur la nécessité
d'informer le centre de collecte en cas d'épisode fébrile ou de signes
neurologiques survenant après le don, dans une zone de circulation virale active
à un niveau endémique ;
- renforcement de la sélection clinique intégrant une
mesure spécifique d'exclusion temporaire des donneurs présentant des signes
cliniques évocateurs d'une infection par le VWN (de 14 jours après la
résolution des symptômes ou de 28 jours après le contact) alors qu'ils
résident où ont séjourné récemment dans la zone méditerranéenne ; cette mesure
est en place du 1er juin au 31 octobre 2004 ;
- suspension de
la collecte dans la zone de circulation virale à un niveau endémique et, pour
tous les donneurs ayant séjourné récemment dans cette zone, renforcement de la
sélection clinique intégrant une mesure spécifique d'exclusion temporaire ;
-
mise en place d'une qualification biologique des dons par PCR VWN de l'ensemble
des donneurs résidant ou ayant séjourné récemment dans une zone de circulation
virale active à un niveau endémique, ou tout ou partie de la zone
méditerranéenne. A partir du 19 juillet, les plateaux techniques de
qualification biologique des dons des deux établissements de l'arc méditerranéen
sera opérationnel pour effectuer cette qualification biologique, si
nécessaire.
4.2.5.2. Greffons
S'agissant des greffons, des cas de contamination par la greffe
d'organe ont été décrits aux USA. Les banques de tissus et les équipes de
prélèvement et de greffe ont été avertis de ce risque.
Des mesures
spécifiques de sélection des donneurs d'organes restent difficiles à mettre en
oeuvre chez les sujets décédés.
Pour les donneurs vivants, les mesures seront
à adapter en fonction du type de greffon (organes, tissus ou cellules souches
hématopoïétiques), et du rapport bénéfice/risque pour le receveur.
4.3. Organisation générale du dispositif
4.3.1. Acteurs de la
surveillance et de la gestion
Cette gestion implique les secteurs de la santé, de l'agriculture et de l'écologie au niveau national et local ainsi que les agences sanitaires (tableau 4), les laboratoires de référence et des centres d'expertise (annexe 8).
Tableau 4. - Acteurs de la surveillance et la gestion
SANTÉ | AGRICULTURE | ENVIRONNEMENT | |
---|---|---|---|
Niveau national | DGS | DGA1 | DNP |
Agences | InVS | AFSSA | |
AFSSaPS | ONCFS | ||
EFS | |||
EFG | |||
Niveau (inter) régional | CIRE | ||
Niveau local | DDASS | DDSV | DIREN |
Cliniciens et biologistes des établissements de soins | Vétérinaires sanitaires | DDAF | |
LDAV |
Tableau 5. - Laboratoires experts
LABORATOIRES | ANALYSES EFFECTUÉES |
---|---|
CNR des Arbovirus (Institut Pasteur-Lyon) | Prélèvements humains |
Prélèvements aviaires | |
Prélèvements équins (encéphale) | |
IMTSSA (Marseille) : laboratoire associé du CNR | Prélèvements humains |
Prélèvements humains des militaires | |
Prélèvements entomologiques | |
LNR de l'AFSSA (Maisons-Alfort) | Prélèvements équins (sérum) |
Unité des virus émergents (Marseille) | Prélèvements entomologiques |
4.3.2. La cellule nationale d'aide à la décision
Une cellule nationale d'aide à la décision pourra être activée en cas de mise en évidence d'une circulation virale (annexe 9). Elle regroupe l'ensemble des compétences sur les volets humains, équins, aviaires et entomologiques autour des représentants des administrations et agences concernées ainsi que des experts scientifiques. Elle associe également les représentants des départements concernés. Cette cellule synthétise les informations disponibles et leur mise à jour et propose les mesures de gestion à mettre en oeuvre.
4.3.3. Information pour la sécurisation des produits de santé humains
Ce circuit d'information sera activé dès la mise en évidence de cas humains ou équins (annexe 10). L'alerte consiste en une transmission de données validées d'un cas humain autochtone ou d'un cas équin autochtone.
Cas humain
Signalement par l'InVS-CIRE d'un cas humain
autochtone
EFS, EFG, Afssaps
Cas équin
Signalement par l'Afssa d'un
cas équin autochtone
InVS
EFS, EFG, Afssaps
Par ailleurs, un point sur les informations disponibles concernant le ou les cas humains ou équins d'infection à virus West Nile est effectué régulièrement et transmis par l'InVS à l'EFS, l'EFG et l'AFSSAPS qui font par ailleurs partie de la cellule nationale d'aide à la décision.
4.4. L'évaluation de la stratégie de gestion
L'évaluation du protocole de gestion sera réalisée de façon systématique à la fin de la période de surveillance et de circulation potentielle du virus. Si des éléments nouveaux apparaissaient entre-temps, la stratégie de gestion serait adaptée. Des indicateurs seront définis afin d'évaluer les mesures mises en oeuvre lors des crises et de définir une stratégie de réponse dynamique et adaptable.
5. Communication
La communication a pour objet de délivrer l'ensemble des
informations sur le VWN et sur la maladie, les données épidémiologiques, la
nature des mesures de prévention et la stratégie de lutte mise en place.
La
nature de chaque communication sera discutée lors des réunions de la cellule
d'aide à la décision. Chaque ministère concerné sera par ailleurs en charge de
la communication vers les cibles et par les relais qui lui sont propres.
Deux
types de communication sont distingués selon que l'on se situe avant la reprise
d'activité virale ou en situation de circulation du virus. Par ailleurs, la
communication s'adresse à deux cibles différentes : les acteurs impliqués dans
le dispositif de gestion et le public.
5.1. Communication avant la reprise d'activité du virus West
Nile
5.1.1. Communication aux acteurs impliqués dans le dispositif
Il convient de différencier cette communication des informations relatives à la gestion de l'alerte qui sont adressées aux différents acteurs. Elle a pour cible principale l'ensemble des acteurs impliqués dans le dispositif de surveillance et de gestion et s'articule autour des actions suivantes :
5.1.2. Communication au public
Les mesures de protection contre les moustiques et de lutte contre les gîtes larvaires seront décrites selon différents canaux : distribution de plaquettes d'information, mise en ligne sur le site Internet du ministère de la santé d'un dossier sur le VWN. Par ailleurs ces informations seront diffusées par voie de communiqué de presse (national et local).
5.2. Communication en situation de mise en évidence
d'une
circulation virale
5.2.1. Communication aux acteurs impliqués dans le
dispositif
Il convient de différencier cette communication des informations relatives à la gestion de l'alerte qui sont adressées aux différents acteurs. Dans ce cas, il s'agira d'une information de l'ensemble des partenaires impliqués dans la lutte contre la circulation du VWN. Elle aura également pour but d'informer l'ensemble des professionnels de santé. Elle portera sur la situation épidémiologique et les mesures prises ainsi qu'un rappel sur le virus et la maladie. Elle sera relayée par la presse spécialisée et les sites Internet des ministères concernés (ministère de la santé et de la protection sociale, ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales, ministère de l'écologie et du développement durable) et des centres d'expertise.
5.2.2. Communication au public
La communication sera de portée nationale et locale. Elle
comportera une information sur la situation épidémiologique, sur la maladie chez
l'homme, la surveillance exercée et un rappel sur les mesures de protection
individuelle et de lutte contre les gîtes larvaires. Elle sera délivrée par
communiqués de presse nationaux (DGS, DGAl et DNP selon l'impact éventuel sur
l'environnement des mesures envisagées) et locaux (préfecture, DDASS et DDSV).
Sur le plan local, elle visera également des populations spécifiques tels que
les centres de vacances et les professionnels du tourisme (préfectures, DDASS,
DDSV, DDJS et DIREN selon l'impact éventuel sur l'environnement des mesures
envisagées) ainsi que les éleveurs et les centres équestres.
Cette
communication sera adaptée en fonction du niveau de risque. Ses principes
généraux sont présentés sous forme synthétique dans l'annexe XI.
6. Biologie et clinique de l'infection
6.1. Cycle biologique
du virus
Le virus West Nile est un arbovirus. Son cycle de vie implique un
insecte vecteur, un réservoir animal et des hôtes accidentels qui sont des
impasses pour la poursuite du cycle (annexe XII).
Chez l'insecte
vecteur, le virus suit un cycle de développement dit « intrinsèque ». La
température de l'air a une grande influence sur la rapidité de ce cycle ainsi
que sur la survie des femelles et donc sur la durée de la période de
transmission.
Chez l'hôte ou réservoir animal, oiseaux dans le cas du virus
West Nile, le virus développe un cycle de développement dit « extrinsèque ». On
constate alors une virémie de 1 à 4 jours avant immunisation.
L'homme et le
cheval peuvent être infectés après piqûre par un insecte vecteur. Ce sont des
hôtes accidentels car ils n'interviennent pas dans le cycle normal de
développement du virus. Ils sont une impasse pour ce virus.
6.1.1. Le virus
Le virus appartient à la famille des flaviviridae qui comprend
aussi le virus de la fièvre jaune, de la dengue et de l'encéphalite de
Saint-Louis.
Il existe deux lignées différentes du virus. La lignée I
est présente dans le monde entier, la lignée II semble être restée dans des
foyers épizootiques en Afrique.
6.1.2. Les vecteurs
Les moustiques sont les principaux vecteurs biologiques du VWN. Le
virus a été isolé chez plus de 75 espèces de moustiques, et également chez
d'autres espèces comme les tiques pour lesquelles la transmission expérimentale
a pu être prouvée.
Les moustiques ornithophiles du genre Culex jouent un rôle
majeur dans le cycle : Culex pipiens en Europe et en Amérique du Nord, Culex
univittatus au Moyen-Orient et en Afrique, Cx. quinquefasciatus, Cx.
tritaeniorhynchus et Cx. vishnui en Asie.
Les épidémies apparaissent
habituellement dans les zones humides et généralement en fin d'été, lorsque les
populations de vecteurs du genre Culex sont abondantes. Cependant, un épisode
tel que celui du Var en 2003 montrent que des cas peuvent survenir en
dehors de ces conditions climatiques.
En Europe, le virus West Nile a été
isolé chez 19 espèces de moustiques dont 11 figurent parmi les
36 espèces présentes sur le littoral méditerranéen français. Une infection
expérimentale et/ou une transmission expérimentale a également été prouvée chez
8 espèces. Sur cette base, nous pouvons établir, à titre indicatif, une
liste de 15 vecteurs potentiels pour le littoral méditerranéen
(annexe XIII). Le moustique Cx. modestus a été identifié comme vecteur
effectif en Camargue dans les années 60 mais les auteurs précisaient que
Cx. pipiens pouvait également jouer un rôle.
La transmission arbovirale est
souvent le fait de plus d'une espèce. Les moustiques sont avant tout des
amplificateurs. Les espèces qualifiées de passerelles permettent l'infection
d'un hôte accidentel (cheval, homme). Dans une moindre mesure, ils peuvent être
disséminateurs poussés par le vent ou transportés par l'homme dans les moyens de
transport terrestres, maritimes ou aériens.
6.1.3. Les réservoirs
Les oiseaux sont les réservoirs naturels du WNV. La plupart
survivent à l'infection et développent une immunité permanente. Cependant,
certaines espèces sont particulièrement sensibles (famille des Corvidae). La
compétence en tant que réservoir a été étudiée aux Etats-Unis. Les oiseaux de
l'ordre des passériformes (corvidés, moineau domestique) apparaissent comme des
réservoirs compétents. Les poulets adultes et les pigeons apparaissent comme des
réservoirs incompétents. Chez les oiseaux, la virémie dure entre 1 et
4 jours.
Les moustiques sont également considérés comme des réservoirs
car une fois infectés par le virus ils le restent toute leur vie, qui peut
atteindre plusieurs semaines (voire plusieurs mois mais dans ce cas ils
subissent une période d'hibernation) pendant lesquelles ils sont capables de
transmettre le virus. Ce rôle de réservoir est encore accentué par la
transmission verticale.
6.1.4. Les hôtes accidentels
Plusieurs espèces mammifères sont sensibles à l'infection par
le WNV. L'acquisition naturelle de l'infection a été démontrée
essentiellement chez l'humain et le cheval. Quelques autres animaux ont pu être
découverts infectés (lapins, chats, chiens entre autres).
Les équidés
semblent plus fréquemment infectés (après les oiseaux). La symptomatologie
clinique est constituée d'une encéphalite avec fièvre, pouvant conduire à la
mort de l'animal. Les hôtes accidentels ne sont pas amplificateurs : ils ne
peuvent pas infecter un moustique lors d'un repas sanguin.
6.2. La maladie humaine
6.2.1. Clinique
On estime que 80 % des infections humaines à VWN sont
asymptomatiques. Lorsqu'elles sont symptomatiques les infections à VWN
s'expriment le plus souvent par un syndrome pseudo grippal. La période
d'incubation dure de 2 à 14 jours pour les transmissions vectorielles et
21 jours pour les contaminations transfusionnelles.
Les formes sévères
d'infections à VWN apparaissent dans environ 1 cas sur 150 et se traduisent
par des manifestations neurologiques (méningite aseptique, méningo-encéphalites,
paralysie flasque aiguë, syndrome de Guillain Barré) principalement décrites
chez des sujets âgés.
La mortalité de la maladie a été évaluée à 2 % des
infections et 7 à 9 % chez les patients présentant des formes neurologiques
lors des épidémies de 2002 et 2003 aux Etats-Unis.
6.2.2. Modes de tranmission à l'homme
Le virus se transmet principalement par des piqûres d'insectes (Culex pipiens le plus souvent). Cependant, d'autres modes de transmission ont été mis en évidence à l'occasion de l'épidémie nord-américaine : transfusion et transplantation d'organes, exposition professionnelle en laboratoire, transplacentaire, allaitement maternel. Les possibilités de contamination transplacentaire et par l'allaitement n'ont pas donné lieu à des recommandations particulières (autres que la protection individuelle contre les moustiques).
Contamination par produits humains
En août 2002 aux Etats-Unis, quatre receveurs d'organes ont
été infectés à partir d'un même donneur. Ce donneur, asymptomatique, avait été
transfusé avant son décès et un des produits sanguins était contaminé. Depuis,
des études ont permis la mise en évidence de l'infection par transfusion chez
23 patients en 2002 puis 6 en 2003, après la mise en place
d'un dépistage entre 2002 et 2003.
Il est difficile d'estimer le risque
transfusionnel dans les zones où l'épidémie est peu importante. Il a cependant
été possible de l'estimer, de manière rétrospective, pour le Var en 2003 à
environ 1 donneur virémique au moment du don pour 16 000 donneurs, ce
qui, compte tenu qu'environ 2 000 dons ont été effectués pendant cette
période épidémique dans le Var, conduirait à observer 1 donneur virémique
tous les 8 ans. De plus, cette estimation a été conduite sur le même mode
de calcul que celle qui avait été faite aux Etats-Unis en 2002 et qui s'est
révélée par la suite avoir une bonne valeur prédictive si on se réfère au
résultat du dépistage génomique viral généralisé de 2003. Aux Etats-Unis,
par contre, il est estimé entre 4,76/10 000 au Nebraska et 2,12/10 000 en
Louisiane. En moyenne, aux Etats-Unis, ce risque est estimé à 0,36/10 000.
Contamination professionnelle
Quelques cas de contamination professionnelle ont été rapportés chez des personels de laboratoire. Il s'agissait de blessure ou coupure par du matériel souillé (nécropsie d'un oiseau infecté, cerveaux de souris infectés).
Contamination transplacentaire
Le premier cas a été décrit aux Etats-Unis chez une jeune femme infectée à la 27e semaine de grossesse. Le nouveau-né (né à la 38e semaine) était porteur d'IgM spécifiques dans le sérum et le LCR, signant l'infection intra-utérine.
Contamination par l'allaitement maternel
Le cas d'un nourrisson porteur d'IgM spécifiques sans mise en évidence d'autre exposition au virus que le lait maternel suggère fortement la possibilité de transmission par le lait maternel.
6.2.3. Diagnostic
Quatre techniques diagnostiques sont possibles.
6.2.3.1.
Sérologie
Deux techniques sérologiques sont utilisées :
Il est nécessaire de disposer de 2 prélèvements à 1 à
3 semaines d'intervalle qui, en montrant une augmentation significative du
titre des anticorps, permettront de prouver que l'infection est
récente.
D'autre part, un test de type western blot (applicable aux
prélèvements humains et équins) est utilisable pour la confirmation des
sérologie West Nile et peut être intéressant dans le cadre d'un protocole de
surveillance et d'alerte. Le laboratoire de l'IMTSSA dispose de ce
test.
6.2.3.2. Amplification génique par TR-PCR
Cette technique est moins
sensible que les meilleures techniques de sérologie. Son intérêt est très limité
pour le diagnostic d'une suspicion clinique d'infection à VWN, car au moment de
l'apparition des signes cliniques, la virémie à déjà disparue (ou se situe en
dessous des limites de détection des tests actuellement
disponibles).
6.2.3.3. Isolement viral par culture
Cette technique
nécessite un laboratoire de sécurité P 3. Elle est longue (plus d'une
semaine).
6.2.3.4. Recherche d'antigènes
Cette technique ne s'applique
qu'aux broyats de moustiques.
6.2.4. Traitements
Il n'y a pas, en 2004, de traitement spécifique de cette
infection.
Un vaccin pour le cheval est commercialisé aux Etats-Unis.
ANNEXE I
GLOSSAIRE
AFSSA : Agence française de sécurité sanitaire des
aliments.
AFFaPS : Agence française de sécurité sanitaire des produits de
santé.
CDC : Center for Disease Control and Prevention.
CHU : centre
hospitalier universitaire.
CIRAD : Centre de coopération international en
recherche agronomique pour le développement.
CIRE : cellule interrégionale
d'épidémiologie.
CNR : Centre national de référence.
DDASS : direction
départementale des affaires sanitaires et sociales.
DDAF : direction
départementale de l'agriculture et de la forêt.
DDSV : direction
départementale des services vétérinaires.
DGAl : direction générale de
l'alimentation.
DGS : direction générale de la santé.
DIREN : direction
régionale de l'environnement.
DNP : direction de la nature et des
paysages.
EFG : Etablissement français des greffes.
EFS : Etablissement
français du sang.
EID : entente interdépartementale pour la démoustication du
littoral méditerranéen.
IMTSSA : Institut de médecine tropicale du service de
santé des armées.
InVS : Institut de veille sanitaire.
IRD : institut
recherche et développement.
LDAV : laboratoire départemental d'analyses
vétérinaires.
LNR : Laboratoire national de référence.
ONCFS : Office
national de la chasse et de la faune sauvage.
RT PCR : Reverse Transcriptase
Polymerase Chain Reaction.
SAGIR : Réseau national d'épidémio-surveillance
des maladies de la faune sauvage.
VWN : Virus West Nile.
ANNEXE II
MISSIONS DES ACTEURS DE LA SURVEILLANCE HUMAINE
INSTITUTIONS | MISSIONS | PÉRIODICITÉ |
---|---|---|
Laboratoires hospitaliers (en collaboration avec les cliniciens hospitaliers) | Identification des cas suspects | Temps réel |
Signalement des cas suspects à la DDASS | Temps réel | |
Envoi d'échantillons à but diagnostic au CNR | Au moins hebdomadaire | |
DDASS | Réception des fiches de signalement de cas suspects (annexe III) | Au fur et à mesure |
Prévalidation de ces fiches | ||
Transmission des fiches à la CIRE | Temps réel | |
Récapitulatif incluant le « 0 cas suspect » | Hebdomadaire | |
CNR Arbovirus (Lyon et Marseille) | Analyses biologiques des échantillons prélevés | Au moins 1 fois par semaine |
Rendu résultats biologiques aux laboratoires déclarants | Temps réel | |
Transmission des résultats à la CIRE concernée | Hebdomadaire | |
CIRE (Marseille et Montpellier) | Réception fiches (DDASS) et des prélèvements (CNR) | Au fur et à mesure |
Validation et chaînage des prélèvements | Le jeudi soir | |
Saisie informatique, analyse des données et transmission de ces données inter-CIRE | Hebdomadaire | |
Rétro-information (données agrégées anonymes) (d.a.a.) aux DDASS | Hebdomadaire | |
Rétro-information (d.a.a.) à tous les partenaires locaux de la surveillance humaine | Mensuelle | |
CIRE Marseille | Rétro-information (d.a.a.) partenaires nationaux de la surveillance humaine et partenaires des autres volets de la surveillance intégrée | Mensuelle |
ANNEXE III
FICHE DE SIGNALEMENT D'UN CAS HUMAIN
D'INFECTION
AU VIRUS WEST NILE (InVS)
WEST NILE
Fiche de signalement de
cas suspect 2004, faxer la fiche à la DDASS
puis l'envoyer avec le (ou les)
prélèvements au CNR (*)
Partie à remplir par le laboratoire
déclarant
Laboratoire déclarant :
Nom
Adresse
Tél Fax
e-mail
Clinicien ou médecin prescripteur :
Cas suspect de West Nile =
LCR clair (non purulent) prélevé chez :
(Tournez SVP pour voir le guide de remplissage de la fiche de
signalement.)
Code patient pour le laboratoire
Date de signalement
Initiale, nom du patient Prénom
Date de naissance
S'agit-il d'un
premier prélèvement :
Second prélèvement :
Autre, préciser
Nature des
échantillons prélevés
LCR, date du prélèvement
Sang total, date du
prélèvement
Sérum, date du prélèvement
Caractéristiques du patient (
15 ans) :
(ne remplir cette partie que pour le premier
prélèvement)
Age Ans Sexe M F
Commune de domicile (en
clair)
Département de domicile
Informations cliniques :
Fièvre ( 38.5°
C) : Oui Non NSP
Date, début fièvre
Diagnostic ayant motivé la
ponction lombaire :
Encéphalite Méningite
Polyradiculonévrite Autres,
Précisez le motif de la demande du
clinicien
(*) CNR des arbovirus de Lyon (Alpes-Maritimes, Aude,
Pyrénées-Orientales, Var).
(*) CNR laboratoire associé de Marseille IMTSSA
(Bouches-du-Rhône, Gard, Hérault, et Corse-du-Sud et Haute-Corse).
ANNEXE IV
CONSEILS AUX LABORATOIRES POUR L'ENVOI DES ÉCHANTILLONS DE SÉRUMS
SANS TOTAL OU DE LCR AUX CNR DES ARBOVIRUS DE LYON OU DE MARSEILLE
Envoyer
les échantillons accompagnés d'une fiche de signalement du cas suspect remplie
aussi complètement que possible. Mentionner les numéros de téléphone ou de fax
auxquels les CNR pourront envoyer les résultats.
Echantillons dans des tubes
bien fermés et portant un code identifiant pour le laboratoire identique à celui
de la fiche de signalement :
sérum : 1 tube sec de 5 millilitre stérile.
Ne pas
congeler les échantillons mais les conserver à + 4° C ; les envoyer dans
les plus brefs délais aux laboratoires des CNR.
Expédier les échantillons à
l'aide d'emballages conformes à la réglementation pour le transport
d'échantillons à visée diagnostique.
Contacter le laboratoire de l'IMTSSA à
Marseille ou le CNR de Lyon pour renseignements complémentaires ou consulter le
site www.pasteur.fr.
ANNEXE V
MESURES DE GESTION ENVISAGÉES EN CAS DE DÉTECTION
D'UNE ACTIVITÉ VIRALE DU VWN EN FRANCE
NIVEAUX DE RISQUE Actions |
NIVEAU 1 Avifaune 1 a - Séroconversion avifaune 1 b - Séroconversions multiples ou mortalité aviaire due au VWN |
NIVEAU 2 Cas équins autochtones |
NIVEAU 3 Cas humains autochtones |
---|---|---|---|
Surveillance - Surveillance avifaune |
Augmentation de la fréquence de prélèvement (oiseaux sentinelles) dans la zone* | Renforcement de la surveillance de la mortalité : mise en alerte des réseaux SAGIR, des organisations impliquées dans la gestion ou l'étude de la faune sauvage ou des milieux naturels protégés de la zone** | Renforcement de la surveillance de la mortalité : mise en alerte des réseaux SAGIR, des organisations impliquées dans la gestion ou l'étude de la faune sauvage ou des milieux naturels protégés de la zone** |
- Surveillance équine | Niveau 1 b - Information - Appel à la vigilance des professionnels de santé animale de la zone |
Mise en alerte des professionnels de la santé animale de la zone Possibilité d'enquête de séroprévalence autour chez les chevaux des cas | Mise en alerte des professionnels de la santé animale de la zone Possibilité d'enquête de séroprévalence chez les chevaux autour d'un cas |
- Surveillance humaine | Niveau 1 b - Information - Appel à la vigilance des établissements de soins |
Investigation épidémiologique adaptée à la
situation Mise en alerte des établissements de soins de la zone Accélération du traitement des prélèvements par le CNR Information et sensibilisation des établissements au niveau national |
Investigation épidémiologique adaptée à la
situation Mise en alerte des établissements de soins au plan local, et au plan national en situation de cas groupés Accélération du traitement des prélèvements par le CNR Information et sensibilisation des établissements au niveau national |
- Surveillance entomologique | Niveau 1 b - Activation circonscrite autour des cas |
Activation dans la ou les zones de transmission autour des cas équins | Activation dans la ou les zones de transmission autour des cas humains |
Cellule nationale d'aide à la décision | Activation | Activation | Activation |
Contrôle des vecteurs | Niveau 1 b - Faire un diagnostic du risque pour l'homme afin de définir les opérations préventives adéquates et le périmètre d'intervention (périfocal) |
Faire un diagnostic du risque pour l'homme afin de définir les opéra-tions préventives adéquates et le périmètre d'intervention (périfocal) | Faire un diagnostic du risque pour l'homme afin de définir les opérations préventives et curatives adéquates et le périmètre d'intervention (périfocal) |
Protection individuelle et réduction des sources domestiques | Niveau 1 b - Rappel des mesures de protection individuelle par communication locale |
Mesures recommandées - communication locale, et nationale en situation de cas groupés Diffusion d'une brochure d'information |
Mesures fortement recommandées Communication locale et
nationale Diffusion d'une brochure d'information |
Sécurisation des dons de sang et dons d'organes | Information simple de AFSSaPS, EFS, EFG | Mise en alerte de AFSSaPS, EFS, EFG | Mise en alerte de AFSSaPS, EFS, EFG |
** : A visée de confirmation et dans les zones du pourtour
méditerranéen exclusivement. ** : Pour les cas situés hors du pourtour méditerranéen où cette mesure ne s'applique pas d'emblée. |
ANNEXE VI
Seules cinq substances actives sont actuellement disponibles en
France :
Liste des spécialités homologuées et encore commercialisées
pour le traitement des gîtes larvaires de moustiques par le ministère de
l'agriculture
NUMÉRO AV | SUBSTANCE active |
NOM COMMERCIAL et dose homologuée |
TENEUR |
---|---|---|---|
07500354 | Téméphos | Abate 1 % granulé moustiques : 12 kg/ha | 1 % |
07400699 | Téméphos | Abate 10 fogging : 1,2 l/ha | 10 % |
07500431 | Téméphos | Abate 500 E moustiques : 0,25 l/ha | 500 g/l |
07200111 | Fénitrothion | Paluthion CE : 1,1 l/ha | 500 g/l |
02020395 | Téméphos | Larviphos 500 EC : 0,25 l/ha | 500 g/l |
07500373 | Diflubenzuron | Dimilin : 0,2 kg/ha | 25 % |
08800616 | Bacillus sphaericus | Spherimos : 3 l/ha | 125 g/l |
08700521 | B. Thuringiensis H 14 | VectoBac 12 AS : 0,8 l/ha | 1 200 UTI/mg |
02000192 | B. Thuringiensis H 14 | VectoBac G : 15 kg/ha | 200 UTI/mg |
08900169 | B. Thuringiensis H 14 | VectoBac TP : 0,25 kg/ha | 5 000 UTI/mg |
02020029 | B. Thuringiensis H 14 | VectoBac WG : 1 kg/ha | 3 000 UTI/mg |
Source : e-PHY : catalogue des produits phytopharmaceutiques et de leurs usages, des matières fertilisantes et des supports de culture homologués en France, http ://e-phy.agriculture.gouv.fr. |
ANNEXE VII
TRAITEMENTS ADULTICIDES
Les produits actuellement disponibles sur le marché ne sont pas
soumis à une homologation. En raison de leur trop faible sélectivité et des
risques pour la faune non cible (poissons, insectes pollinisateurs), ils ne
peuvent être utilisés qu'en milieu urbain ou périurbain et, en aucun cas,
directement en milieu naturel (respect du code de la santé publique, code de
l'environnement, arrêté du 25 février 1975 relatif à l'application des
produits antiparasitaires). La seule exception est le fénitrothion (sous son
appellation commerciale PaluthionRR CE) qui peut être utilisé en tant
qu'adulticide en milieu rural, mais uniquement sur les marais constituant des
gîtes larvaires.
Liste (non exhaustive) des substances actives et des
spécialités destinées aux traitements contre les moustiques adultes
commercialisées en France pour l'hygiène domestique et à l'usage des
professionnels
FAMILLE | SUBSTANCE active |
TYPE de formulation |
NOMS commerciaux |
---|---|---|---|
Pyréthrinoïdes | Deltaméthrine | Poudre mouillable, concentré émulsionnable, suspension concentrée | K-OthrineRR PM2,5, K-OthrineRR EC25, K-OthrineRR 7,5B, K-OthrineRR flow, DeltaneRR 25EC |
Deltaméthrine + Esbiothrine | Ultra-bas volume | K-OthrineRR ULV 15/5 | |
Perméthrine | Concentré émulsionnable, solution aqueuse | CoopexRR CE10, AurodilRR Per, PermetraRR CE, CD9 | |
Perméthrine + Bioalléthrine + Piperonyl butoxide (PBO) | Concentré émulsionnable | AurodilRR super PB | |
Pyréthrines naturels (avec ou sans PBO) | aérosol, émulsion aqueuse | SpatialRR, AquapyRR | |
Pyréthrines synergisées | A diluer dans l'eau Aérosol one-shot | Permetra-plusRR, SpringRR automatique | |
Cyfluthrine | Emulsion aqueuse | TempoRR EW 50, SolfacRR | |
Alphaméthrine | Aérosol one-shot Suspension concentrée | ActibiolRR Unidose ActibiolRR flow | |
Tétraméthrine | Concentré émulsionnable | AxaflushingRR 150 | |
Cypermthrine +Tétraméthrine + PBO | Concentré émulsionnable | AxaflushingRR 50 | |
Bioalléthrine + PBO | Liquide prêt à nébuliser | AuroRR UBV BIO A | |
Cyphénothrine | Capsule hydro-reactive | DobolRR fumigateur | |
Tetraméthrine et D-phénothrine | Aérosol | ActoRR Volant | |
Bifenthrine | Poudre mouillable | BifenthrinRR 10WP | |
Carbamate | Propoxur | Concentré émulsionnable | BaygonRR EC 20 |
Organophosphorés | Dichlorvos | Liquide prêt à nébuliser | AurifoggerRR |
Pirimiphos méthyl | Concentré à diluer | ActoRR Moustique | |
(D'après NPI, Guide de l'acheteur, produits et techniques antiparasitaires, 2004). |
ANNEXE VIII
RÔLE DES ACTEURS DE LA LUTTE CONTRE LA
CIRCULATION
DU VIRUS WEST NILE
ACTEURS | RÔLE |
---|---|
DGS | Coordination des actions de surveillance et gestion en lien avec la DGAl |
DGAl | Coordination des actions de surveillance et gestion en lien avec la DGS |
DNP | Information des organisations impliquées dans la gestion et la protection de la faune sauvage. Appréciation des impacts des méthodes de lutte sur la faune sauvage |
InVS | Définition, pilotage et analyse de la surveillance des cas humains |
AFSSaPS | Prévention de la transmission transfusionnelle et par greffons humains du VWN |
EFS | Prévention de la transmission transfusionnelle du VWN |
EFG | Prévention de la transmission par greffons du VWN |
AFSSA | Evaluation du dispositif de surveillance vétérinaire et rôle du LNR (AFSSA Maisons-Alfort) |
ONCFS | Mise en oeuvre du programme de surveillance de l'avifaune |
DDASS | Surveillance des cas humains. Centralisation des fiches de signalement |
CIRE | Pilotage et analyse de la surveillance humaine au niveau interrégional |
DDSV | Surveillance des cas équins. Centralisation des déclarations. Mise en oeuvre des mesures de police sanitaire. |
Réseaux SAGIR | Participation à la surveillance de la mortalité de l'avifaune |
LDAV | Centralisation des prélèvements vétérinaires |
DIREN | Idem DNP |
DDAF | Idem DNP |
CNR des Arbovirus (Lyon) |
Laboratoire de virologie expert. Signalement des cas confirmés aux CIRE |
IMTSSA (Marseille) | Laboratoire de virologie expert, associé au CNR. Analyse des prélèvements humains civils et militaires. Signalement des cas humains confirmés aux CIRE. Analyse des prélèvements entomologiques |
Unité des virus émergents, faculté médecine, Marseille |
Laboratoire de virologie expert. Analyse des prélèvements entomologiques. Analyse des prélèvements humains issus des personnels des armées. Signalement des cas humains confirmés aux CIRE |
EID Méditerranée | Expertise entomologique, mise en oeuvre de la surveillance entomologique et de la lutte antivectorielle |
CIRAD | Information de la population (site Internet) et centralisation des données de la surveillance de l'avifaune |
IRD | Appréciation des impacts sur la faune sauvage |
Vétérinaires sanitaires | Surveillance des cas équins |
Médecins et biologistes hospitaliers |
Surveillance et signalement des cas humains |
ANNEXE IX
COMPOSITION DE LA CELLULE NATIONALE D'AIDE
À LA
DÉCISION WEST NILE
STRUCTURE | COORDONNÉES |
---|---|
Direction générale de la santé | Bureau de l'alerte et des problèmes
émergents Département des situations d'urgence Tél. secrétariat : 01-40-56-59-07 |
Direction générale de l'alimentation | Bureau de la santé animale Tél. secrétariat : 01-49-55-84-61 |
Direction de la nature et des paysages | Sous-direction chasse, faune et flore sauvages Tél. secrétariat : 01-42-19-18-61 |
Institut de veille sanitaire | Unités des maladies entériques, alimentaires et
zoonoses Tél. secrétariat : 01-41-79-68-90 |
Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé | Département de l'évaluation des produits
biologiques Tél. secrétariat : 01-55-87-34-93 |
Agence française de sécurité sanitaire des aliments | AFSSA-Lerpaz Tél. secrétariat : 01-49-77-13-00 |
Etablissement français du sang | Direction médicale et scientifique Tél. secrétariat : 01-44-49-66-13 |
Etablissement français des greffes | Département médical Tél. secrétariat : 01-44-67-54-53 ou 01-44-67-55-88 |
Office national de la chasse et de la faune sauvage | Unité sanitaire de la faune Tél. standard : 01-30-46-60-00 |
ANNEXE X
SCHÉMA DE LA CIRCULATION DE L'ALERTE ET DES INFORMATIONS POUR LES PRODUITS DE SANTÉ D'ORIGINE HUMAINE EN CAS D'APPARITION D'UN OU PLUSIEURS CAS HUMAINS OU ÉQUINS D'INFECTION AU VIRUS WEST NILE
ANNEXE XI
PRINCIPES GÉNÉRAUX DE LA COMMUNICATION EN CAS
D'ACTIVITÉ VIRALE WEST NILE
ACTIVITÉ virale détectée |
Communication | |||
---|---|---|---|---|
Vecteurs/cas | Portée | Nature | Destinataire | Responsable |
Séroconversion dans l'avifaune sentinelle ou mortalité aviaire due au VWN | Locale | Information : Point de la situation Surveillance exercée Gestion Mesures de protection |
Grand public | Préfets (DDASS, DDSV) |
Nationale | Information : Point de la situation Mesures de protection |
Grand public | DGS-DGAL | |
Cas équin(s) | Locale | Information : Point de la situation Surveillance exercée Gestion Mesures de protection |
Grand public Ciblée : centres de vacances ou établissements scolaires, professionnels du tourisme, éleveurs centres équestres... |
Préfets (DDASS, DDSV) (DDJS) |
Nationale | Information : Point de la situation Mesures de protection |
Grand public | DGS-DGAL, (DNP)* | |
Cas humain(s) | Locale | Information : Point de la situation Surveillance exercée Gestion Mesures de protection |
Grand public Info ciblée : environnement du cas confirmé : centres de vacances ou établissements scolaires, professionnels du tourisme, éleveurs, centres équestres... |
Préfets (DDASS, DDSV) |
Nationale | Information : Point de la situation Surveillance exercée Gestion Mesures de protection |
Grand public Info ciblée : professionnels de santé, du tourisme, de la jeunesse |
DGS-DGAL, (DNP)* | |
(*) La DNP interviendra en cas d'impact possible sur l'environnement des mesures de gestion (lutte antivectorielle). |
ANNEXE
CYCLE DE TRANSMISSION DU VIRUS WEST NILE
EN
CAMARGUE
Source : Mondet B : le virus West Nile en Camargue, un arbovirusré-émergent. Cycle de conférences Savoirs partagés, Montpellier, Agropolis Muséum, 22 novembre 2000.
ANNEXE XIII
VECTEURS POTENTIELS DU VIRUS WEST NILE
SUR LE
LITTORAL MÉDITERRANÉEN FRANÇAIS (EID)
ESPÈCE | INFECTION dans la nature |
INFECTION expérimentale |
TRANSMISSION expérimentale |
PAYS de l'observation |
---|---|---|---|---|
Moustiques | ||||
Aedes vexans | O | O | Russie, Sénégal, USA | |
Anopheles maculipennis s.l | O | Portugal, Ukraine | ||
Anopheles plumbeus | O | France | ||
Coquillettidia richiardii | O | Bulgarie, Russie | ||
Culex modestus | O | France, Russie | ||
Culex pipiens | O | O | O | Afrique du Sud, Bulgarie, Egypte, Israël, Roumanie, République tchèque, USA |
Culex theileri | O | Afrique du Sud | ||
Culiseta morsitans | O | |||
Culiseta longiareolata | O | |||
Ochlerotatus cantans | O | Bulgarie, Slovaquie, Ukraine | ||
Ochlerotatus caspius | O | O | Ukraine | |
Ochlerotatus dorsalis | O | O | USA | |
Ochlerotatus geniculatus | O | France | ||
Ochlerotatus punctor | O | France | ||
Ochlerotatus sticticus | O | |||
Total | 11 | 3 | 6 | |
Les pays entre parenthèses concernent l'I.E. ou la T.E. |